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    Le portrait d'Aurélie Chomel

    Quelle est votre fonction au sein du Théâtre ?

    Je travaille à la production sur les opéras en version scénique produits par le Théâtre et sur tout ce qui s’y rapporte : la création du spectacle chez nous, la coproduction avec d’autres maisons d’opéras et l’audiovisuel.

     

    Quel est le processus de production d’un opéra ? 

    Le point de départ c’est le choix d’une œuvre, d’un chef d’orchestre, d’un orchestre, d’un metteur en scène, de chanteurs et de dates bien-sûr par Michel Franck, cela 3 saisons avant. A partir de là, tout est à faire, et c’est ça qui me plaît le plus. Un projet qui émerge, une présentation de maquettes de décor, la découverte de la dramaturgie du metteur en scène, les costumes… Les échanges avec l’équipe de création en amont, accompagner le projet en respectant le cadre financier, organiser, planifier, coordonner, négocier, contractualiser. Faire en sorte que le premier jour des répétitions, il ne manque rien ni personne et que le jour de la première, tout aille bien.

    C’est tout un cheminement qui se fait dans le temps avec les autres équipes du Théâtre, notamment l’équipe technique. Un travail collectif, c’est d’ailleurs l’un des aspects les plus intéressants de mon métier.

     

    Comment avez-vous découvert la musique classique ?

    J’ai découvert la musique tout court car mes parents en écoutaient tout le temps, beaucoup de classique, surtout du baroque, mais aussi du jazz et beaucoup de musiques du monde.

    Travailler dans la musique n’était pas une évidence au départ, je voulais faire les Beaux-Arts. Ne l’osant pas, je m’imaginais travailler dans un musée. C’est mon expérience de spectatrice de théâtre, de danse, de concerts qui m’a fait me diriger vers le spectacle vivant. Et l’opéra est le genre le plus complet qui soit, c’est donc le plus intéressant à travailler : on y trouve tous les corps de métier du théâtre, avec la musique en plus.

     

    Votre premier souvenir du spectacle ?

    Mademoiselle ou le langage des fleurs de Gabriel Garcia Lorca. J’avais 14 ans. Je n’en ai pas de souvenir très précis, je me rappelle juste que j’avais été émerveillée. Je crois que d’où que l’on vienne, le spectacle, quel que soit le genre, peut vous toucher, même si vous n’y avez pas été préparé, même si vous ne l’avez jamais étudié. Un bon spectacle s’adresse à tout le monde, il convainc, il transporte, il ouvre les horizons.

     

    Un souvenir cocasse au Théâtre des Champs-Elysées ?

    Des chevaux sur scène, c’était assez amusant d’avoir à trouver un dresseur de chevaux qui accepte le projet et d’en discuter avec lui les modalités. Le dresseur nous racontait qu’il leur passait « Macbeth » dans leurs écuries pour qu’ils s’habituent.

     

    Les opéras qui vous ont marqués au Théâtre des Champs-Elysées ?

    Les voici dans le désordre : Dialogues des Carmélites, Voix-Humaine - Point-d’Orgue, Iphigénie en Tauride, Macbeth, Pelléas et Mélisande, Mahagonny Songspiel et les 7 péchés capitaux, The Rake’s Progress, Le Sacre de Stravinsky-Nijinski avec le Mariinski. Médée de Cherubini mis en scène par K. Warlikowski. Tristan et Isolde.

    Et il y a longtemps, Le Petit Ramoneur de Britten, opéra à destination du jeune public, monté de toutes pièces avec un petit budget, de tout jeunes artistes, beaucoup de bonne volonté et qui fut une belle réussite artistique.

     

    Pour vous, le Cercle des Mécènes c’est ... ?

    C’est un lieu inconnu, mystérieux mais qui fait un peu rêver !