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    Le portrait d’Isabelle Antoine

    Le spectacle est dans les coulisses…

    Quelle est votre fonction au sein du Théâtre ?

    Je m’occupe des groupes de publics : associations, groupes d’amis, comités d’entreprises, et des groupes scolaires.

     

    Depuis combien de temps travaillez-vous au Théâtre des Champs-Elysées ?

    Je suis arrivée en 1988, au moment où se construisaient les premières politiques de fidélisation et d’accompagnement des publics, qui depuis lors se sont énormément développées en même temps que les technologies informatiques.

     

    Où travailliez-vous avant ?

    Je me destinais à une carrière dans la danse classique mais la vie en a décidé autrement, j’ai d’abord travaillé dans des agences de spectacles puis suis passée par toutes les fonctions au fil de l’extension du service RP. De caissière, je suis arrivée dans les bureaux en m’occupant des collectivités puis du public étudiant et des scolaires. J’ai accompagné les premières visites du Théâtre et construit des partenariats autour de l’architecture et de l’Histoire du TCE.

     

    Aujourd’hui, avec qui travaillez-vous au quotidien ?

    Particulièrement avec le service RP et Mécénat et surtout avec Clélia Tragni avec qui je mène les actions en direction des publics en situation de handicap, nous créons des liens forts en imaginant des parcours personnalisés. Après avoir rencontré les enseignants et éducateurs, nous recevons les élèves une première fois pour une visite du théâtre « vide », puis nous les retrouvons pour un atelier-chant avant de les accueillir au Théâtre le jour de la représentation. Ces multiples rendez-vous forgent notre expérience collective.

     

    Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ? 

    La polyvalence, les contacts multiples, et surtout le travail avec les enfants et les enseignants : suivre le processus d’accompagnement de l’opéra participatif de bout en bout depuis la préparation des enseignants en septembre jusqu’à la venue des élèves au spectacle en février.

    Servir de « courroie de transmission » et se dire que peut-être, au détour d’une visite, d’une rencontre avec une classe on a contribué à provoquer un déclic dans la mémoire d’un enfant et qu’un jour il orientera ses choix professionnels dans le monde du spectacle…

     

    La réalisation dont vous êtes la plus fière ?

    Deux choses : tout d’abord le Rigoletto l’année dernière où pour la première fois j’ai eu la sensation que le travail était vraiment abouti du début à la fin de la chaîne.

    Ensuite, l’opération menée cette année pour la première fois en direction des collégiens et lycéens. Pour préparer le programme qui sera interprété par l’orchestre « les Siècles » en hommage à la saison inaugurale du Théâtre des Champs-Elysées le 10 janvier prochain, nous avons imaginé un parcours avec la Bibliothèque La Grange- Fleuret autour du thème des Salons artistiques de la belle Epoque à l’entre-deux guerres.

    Les élèves étaient accueillis dans l’hôtel particulier de la rue de Vézelay pour découvrir l’exposition interactive en compagnie d’un historien de l’art, puis assistaient à un atelier-concert avec deux musiciennes de l’orchestre dans le magnifique salon de musique, en prélude à leur venue au concert dans la grande salle du théâtre.

    J’espère que cette mise en perspective permettra aux élèves de mieux appréhender le concert et d’apprécier la musique et cette époque.

     

    L’opéra participatif qui vous a le plus marqué ?

    Celui qui malheureusement n’a pas pu avoir lieu à cause du Covid, où l’on a travaillé jusqu’au dernier moment autour de l’Elixir d’amour pour apprendre courant janvier que les écoles ne pourraient pas sortir… Cela nous a tout de même permis de réaliser un très beau DVD que nous avons transmis dans toutes les écoles, les enfants ont pu ainsi faire connaitre l’opéra participatif à leurs parents. Je crois que paradoxalement, cette situation exceptionnelle a permis de mieux faire connaître ce dispositif…

     

    L’importance de l’opéra participatif pour vous…

    Construire un imaginaire collectif qui pourra être transmis de génération en génération, planter des « petites graines » dans la mémoire auditive des élèves : je me dis que lorsqu’ils croiseront un air du Barbier, des Noces, de l’Elixir d’amour, de Carmen ou de Rigoletto une fois arrivés à l’âge adulte, ils se souviendront forcément de cette première expérience de l’opéra. J’espère que le souvenir restera festif et joyeux et qu’ils ne craindront jamais de pousser la porte d’une salle lyrique.

     

    Votre meilleur souvenir au Théâtre des Champs-Elysées ?

    Il y en a beaucoup, Alceste de Lully dont la présentation en avant-première avait eu lieu à l’Opéra Royal de Versailles où je découvrais l’opéra baroque dans son jus, Le Sacre du printemps avec la compagnie de Pina Bausch l’année du centenaire, le Médée dans la mise en scène de Warlikowski, Dialogues des Carmélites mis en scène par Olivier Py…

    Et toujours l’émotion de traverser la salle ou le plateau vide… 

     

    Votre plus belle rencontre artistique ? 

    Celle de Jean Babilée qui était venu au TCE tourner un film avec William Klein.

     

    L’œuvre qui vous rend le plus heureuse ?

    Celle que je ne connais pas encore… J’adore découvrir des textes, des musiques, des acteurs ou des écrivains. Cela me remplit de joie de faire des rencontres artistiques.

     

    Votre hobbie quand vous n’êtes pas au Théâtre ?

    Voyager « au hasard » découvrir des paysages, des sites, des musées, des restaurants (surtout en Italie !) et bien sûr des théâtres…

    Passer du temps avec mes petites-filles, les emmener au spectacle, lire, aider à l’organisation des spectacles pour l’association dont je m’occupe à Port-Royal des Champs…