Continue without accepting

We respect your privacy

With your consent, we use cookies or similar technologies to store and access personal information such as your visit to this website. You can withdraw your consent or object to processin based on legitimate interest at any time by cliking on "Find out more" or in your privacy policy on this website.

Welcome to the Théâtre des Champs-Elysées website

The Théâtre des Champs-Elysées and its partners set cookies and use non-sensitive information from your device to improve our products and display personalized advertising and content. You can accept or refuse these different operations. To find out more about cookies, the data we use, the processing operations we carry out and the partners with whom we work, you can consult our cookies dedicated page.

    Calendar

    Petite histoire de Così fan tutte avenue Montaigne

    Mozart avant-guerre

    Affiches de 1924 et 1928 © Fonds Archives du Théâtre des Champs-Elysées

    Così fan tutte fait son apparition au Théâtre au printemps 1924 à l’initiative du chef Walter Straram, qui dans la foulée d’une première série de représentations mozartiennes données par les forces de l’Opéra de Vienne (Don Giovanni, L’Enlèvement au sérail, Les Noces de Figaro), propose son propre « Festival Mozart » avec son orchestre, et où il donne cette fois le cycle complet Da Ponte, dont Così.

    Quatre ans plus tard, Così retentit une nouvelle fois et de façon triomphale lors d’un mythique cycle Mozart proposé par Bruno Walter, alors directeur de la Deutsche Oper de Berlin. Si les musiciens allemands n’ont pas fait le voyage jusqu’à Paris (il dirigera pour ce cycle ceux de l’Orchestre des Concerts du Conservatoire), il réunit une distribution de rêve parmi les meilleures de l’époque, dont Mariano Stabile (alors star à la Scala) et Gabrielle Ritter-Ciampi (appartenant à la troupe de l’opéra de Paris). Ces deux cycles des années 20 restent historiquement importants car il faut rappeler que l’Opéra de Paris ne proposait à cette époque que très ponctuellement Don Giovanni ou La Flûte enchantée, et cela jusqu’en 1973 et l’arrivée de Rolf Libermann à sa tête.

    Le temps des viennois et des berlinois

    Maria Cebotari (1910-1949)

    Mars 1947. Les musiciens et les chœurs de l’Opéra de Vienne sont une nouvelle fois en visite avenue Montaigne avec cette fois-ci Josef Krips et en solistes quelques perles du chant mozartien d’après-guerre comme Maria Cebotari, Irmgard Seefried et Erich Kunz. Sept ans plus tard, au printemps 1954, c’est au tour des forces de la Städtische Oper de Berlin de venir présenter Così sous la direction de Hans Lowlein puis en mai 1956, sous la direction d’Arthur Rother dans les décors et costumes d’un certain Jean-Pierre Ponnelle. Cette tournée présente alternativement Così et Les Noces, ce qui permet la première apparition parisienne de Dietrich Fischer-Diskau en Almaviva. Toujours dans les années 50, deux autres grandes mozartiennes, Elisabeth Schwarzkopf et Teresa Stich-Randall donnent elles des extraits de Così lors de récitals.

    Puis vint le cycle Barenboïm-Ponnelle et Solti

    Ce fut là une nouvelle naissance parisienne pour l’ouvrage, avec Daniel Barenboim au pupitre du jeune Orchestre de Paris et une nouvelle génération de jeunes chanteurs qui allaient devenir les stars de la fin du XXe siècle. Dans le cadre de cette trilogie qui se déroule au mitan des années 80, Così est présenté à deux reprises avec, pour ne citer que le rôle de Fiodiligi, Julia Varady en 1983 puis Karita Mattila en 1986.

    Jean-Pierre Ponnelle et Daniel Barenboïm

    Suivront deux productions en version de concert, celle avec le National et Neville Marriner où l’on remarque la Despina de Barbara Bonney et l’Alfonso de Fischer-Diskau, et surtout celle avec Georg Solti à la tête du Chamber Orchestra of Europe et d’une distribution stratosphérique, avec notamment Renée Fleming en Fiordiligi, Anne-Sophie von Otter en Dorabella et Michele Pertusi en Alfonso.

    Così au XXIe siècle

    Jean-Claude Malgoire et son complice Pierre Constant présentent à la fin des années 90 leur version de la trilogie qui passe à deux reprises par l’avenue Montaigne, en 1998 puis en 2010, et dont la particularité est de regrouper une seule équipe de chanteurs pour couvrir l’ensembles des rôles des trois ouvrages, chacun interprétant ainsi un, deux et même trois rôles en alternance.

    En 2000 est présentée la version de René Jacobs qui débute avec Così son cycle Mozart à la scène comme au disque. Ce Così, créé dans le cadre du Festival d’Aix et mis en scène par le chinois Chen Shi-Zheng, qui a quelques mois plus tôt signé un sublime Pavillon des Pivoines, offre à Mozart des senteurs de monde lointain et intemporel.

     

    René Jacobs ayant ouvert la voie avec Così, Marc Minkowski et William Christie avec Les Noces (où la jeune Emmanuelle Haïm tenait alors le continuo), la jeune génération des « baroqueux » allait à son tour y faire son miel. Jean-Christophe Spinosi, délaissant Vivaldi, se jette avec fougue dans Così en 2008 lors de la production signée du sociétaire de la Comédie Française Eric Génovèse. Une élégante poésie nimbe ce spectacle porté par la jeunesse de ses interprètes : Veronica Cangemi (Fiordiligi), Rinat Shaham (Dorabella), Paolo Fanale (Ferrando), Luca Pisaroni (Guglielmo), Pietro Spagnoli (Don Alfonso) et Yaël Azzaretti (Despina).

    Photo © Alvaro Yañez

    Si Mozart reste un compositeur rare dans la foisonnante carrière de Laurent Pelly, Emmanuelle Haïm l’a déjà fréquenté à plusieurs reprises (Les Noces, La Finta giardiniera, Mithridate), et à les voir répéter ensemble depuis fin février, il est évident qu’ils devaient « monter » ensemble cette œuvre, tant leur complicité musicale est indéniable et même primordiale dans leur façon d’avancer au cœur de l’ouvrage. Et Così est bien un torrent de musique (duo, trio, quatuor, quintette, sextuor) qui exige des interprètes en pleine possession de leurs moyens. Rien à dire de ce côté-là avec l’équipe réunie ici.

    Photo de répétition © Patrick Messina