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    Calendrier

    Le récit méconnu de l’Œuvre du XXe siècle

    Le Festival de l’œuvre du XXe siècle, manifestation ambitieuse et majoritairement musicale qui s’est tenue à Paris au printemps 1952 à l’initiative du compositeur américain d’origine russe Nicolas Nabokov, fut l’un des grands rendez-vous culturels des années d’après-guerre. Entre le 30 avril et le 1er juin 1952 fut ainsi présentée l’avant-garde musicale et artistique de l’époque en cours, majoritairement au Théâtre et la Comédie des Champs-Elysées, de quinze concerts symphoniques, six opéras dont trois en première française, huit spectacles de ballet et sept concerts de musique de chambre.
    Nicolas Nabokov, Igor Stravinsky et Jean Cocteau au Théâtre, 1952 © Sabine Weiss
    Nicolas Nabokov, Igor Stravinsky et Jean Cocteau au Théâtre, 1952 © Sabine Weiss

    Le retour à Paris de Stravinsky

    La présence de Stravinsky, tenu alors par beaucoup comme le compositeur emblématique de la première moitié du XXe siècle, fut au centre de la manifestation. Pierre Monteux dirigea le Sacre au pupitre de l’Orchestre de Boston et Stravinsky conduisit plusieurs de ses pièces à celui de l’Orchestre des Concerts du Conservatoire. Enfin, avec Cocteau reprenant le rôle du narrateur, il fit une nouvelle fois sensation avec une nouvelle version d’Oedipus Rex. L’autre événement du Festival fut la première française de Wozzeck d’Alban Berg sous la direction de Karl Böhm au pupitre des Wiener Staatsoper. Le Royal Opera House de Covent Garden vint quant à lui pour la création française de Billy Budd sous la direction de Britten.

    Des programmes symphoniques et chambristes de premier plan

    La liste des orchestres et chefs présents est impressionnante avec non seulement, côté français, l’Orchestre de l’Opéra sous la direction de Bruno Walter, les Concerts Colonne qui assurèrent la première de l’opéra Four saints in three acts de Virgil Thomson là aussi sous la direction de son auteur, La Société des concerts du conservatoire et l’Orchestre de Radiodiffusion française avec Hans Rosbaud.

    Les formations étrangères ne furent pas en reste avec notamment le Boston Symphony et Pierre Monteux, les Wiener Philharmoniker avec Karl Böhm l’Accademia di Santa Cecilia avec Igor Markevitch, l’Orchestre de la Suisse romande avec Ernest Ansermet et le RIAS Orchestre de Berlin-Ouest avec Ferenc Fricsay. Les concerts de musique de chambre furent organisés à la Comédie et on put y entendre entre autres des pièces de Michael Tippett, Georges Auric, Henri Dutilleux, André Jolivet, Pierre Boulez et Olivier Messiaen. Le ballet, quant à lui, brilla grâce au New York City Ballet, venu présenter des pièces de Balanchine et de Jerome Robbins, et au Grand Ballet du Marquis de Cuevas.

    Autoportrait, Paris 1953 © Sabine Weiss

    C’est cet incroyable récit méconnu de la musique moderne que nous raconte par le détail, tant musical qu’organisationnel, Vincent Giroud, longtemps conservateur des livres et manuscrits modernes à la Beinecke Library (Yale) et auteur d’une biographie remarquée de Nicolas Nabokov. Ce nouvel opus de la Collection des Chroniques du Théâtre des Champs-Elysées est également l’occasion de découvrir vingt images inédites de la grande photographe Sabine Weiss, qui, il y a soixante-dix ans, a « couvert » presque par hasard de nombreux moments du Festival.

    Collection Les Chroniques du Théâtre des Champs-Elysées
    Nouvelle parution mai 2022

    60 pages, 20 photographies de Sabine Weiss
    Prix 10 euros (12 euros frais de port inclus)
    Disponible sur le site theatrechampselysees.fr et les soirs de concerts et représentations à la boutique disque dans le hall du Théâtre.