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    Portrait de ville : le Nantes de Véronique Gens

    Native d’Orléans, la soprano française habite aujourd’hui à Nantes, sauf lorsque sa carrière de soprano l’emmène dans les grandes maisons d’opéra européennes… Cette fois-ci, Véronique Gens fait escale à Paris pour le gala du Palazzetto Bru Zane le 7 octobre, puis pour le Stabat Mater de Pergolèse. Elle évoque pour nous les douceurs de la vie nantaise…

    Depuis quand habitez-vous Nantes ?

    Cela fait 13-14 ans. Avant, j’habitais Paris comme tout le monde – je veux dire, dans notre métier, il y a toujours un moment il faut habiter Paris – et puis nous sommes partis juste après la naissance de ma fille.

    Qu’est-ce qui vous a fait choisir cette ville ?

    On voulait juste quitter Paris, et la seule chose qui était importante, c’est qu’il y ait au moins un aéroport et un TGV pour Paris. Mon mari a visité des maisons tous azimuts – à Bourges, à Saint-Malo, à Aix-en-Provence… et à Nantes. On est tombé amoureux d’une maison, sans avoir d’attaches particulières dans cette ville – mon mari est parisien, et moi d’origine auvergnate…

    Aujourd’hui, on habite toujours dans cette maison, et on a découvert Nantes. Je pense que, quand on quitte Paris, toutes les villes semblent douces, agréables et tranquilles… il y a une telle folie à Paris que se retrouver en province fait du bien, surtout à moi qui est née à Orléans où j’ai fait ensuite toutes mes études…

    Quand j’habitais Paris, je chantais très régulièrement aux Folles Journées et au Théâtre Graslin, et maintenant que j’habite à Nantes, curieusement je m’y produis beaucoup moins qu’avant. Tous les chanteurs vous diront que c’est comme ça.

    Votre passe-temps favori à Nantes ?

    Ce qui nous a beaucoup plu, c’est que l’océan n’est pas loin du tout – en à peine trois quarts d’heure, on est à la Baule. Ce sont parmi les plus belles plages d’Europe… Quand il fait beau, on part le matin et on passe la journée à la mer, et pouf, ça vide la tête ! Il y a du bon air, des embruns, on mange du poisson et des coquillages… C’est un luxe que l’on apprécie beaucoup quand on est parisien où sortir de la ville et surtout y revenir est toujours compliqué.

    Que voit-on de votre fenêtre ?

    Mon jardin – j’ai la chance d’avoir un jardin en plein centre-ville, avec beaucoup de magnolias, puisque c’est la fleur de la région, avec les camélias.

    Votre quartier préféré de Nantes ?

    Le mien – le quartier Monselet. Il y a de très belles maisons, c’est calme… Ce n’est pas très grand, Nantes, on est dans le centre-ville d’un coup de vélo.

    La soirée idéale à Nantes ?

    Une soirée à La Cigale, ce très beau restaurant en face du Théâtre Graslin, des années Art Déco. C’est LE restaurant mythique à Nantes !

    Un son, une couleur, une odeur qui vous évoquent Nantes ?

    L’odeur des coquillages, des langoustines au marché Talensac… C’est un marché incroyable, avec un monde fou dès le matin. Une couleur, le gris – le ciel est souvent couvert le matin, et juste quand la marée change, hop ! le soleil sort en fin de journée. C’est vraiment une ville qui est tournée vers l’océan. Et un son – celui de la sonnette de mon vélo !

    Ce qui vous manque lorsque vous n’êtes pas à Nantes ?

    Evidemment, ma famille… Même si c’est réconfortant pour moi de les savoir dans un endroit agréable. En mettant tous mes engagements bout à bout – j’avoue que je n’ai jamais vraiment compté parce que ça m’angoisse un peu, mais je suis en balade à droite à gauche au moins neuf mois par an…
    Mes enfants viennent me retrouver lorsque c’est possible, ils connaissent Vienne, Barcelone, Munich par cœur… Même si maintenant qu’ils sont ados, ils préfèrent rester à Nantes avec leurs copains, et je les comprends parfaitement !

    Et ce qui vous manque lorsque vous y êtes ?

    Les magasins ! Surtout quand on a vécu à Paris et voyagé dans des grandes villes. Le choix se restreint de plus en plus, il y a ces grandes enseignes qu’on trouve partout – c’est comme ça dans toutes les villes, tout le monde vous dira ça.

    Existe-t-il des clichés sur la ville de Nantes et ses habitants ?

    On dit qu’il pleut tout le temps à Nantes – ce n’est pas vrai, il pleut autant qu’à Paris !

    Un rituel ou une manie nantaise ?

    Les gens attendent la marée basse et vont ramasser ces coques et ces trucs dans le sable avec tout leur matos, j’avoue que j’ai horreur de ça, mais c’est vraiment le sport national à Nantes ! Beaucoup d’enfants adorent ça et y restent pendant des heures.

    Un plat typique de Nantes ?

    Les crêpes ! On est vraiment très breton à Nantes. Et puis c’est très facile, un soir, hop, on va dans une crêperie, une complète, une caramel-beurre salé, et voilà !

    Une évocation littéraire ou musicale de Nantes ?

    Jules Verne ! Il est partout à Nantes. Il y a ces « machines de Nantes », un musée avec les personnages imaginaires, ça se développe de plus en plus et c’est un plaisir autant pour les enfants que pour les adultes, vraiment.

    Musée Jules Verne

    Si ce n’était pas Nantes, dans quelle ville pourriez-vous poser vos valises ?

    Je reviendrais à Paris. Mais pas tout de suite.

    Retrouvez Véronique Gens dans Stabat Mater de Pergolèse

    le 10 décembre 2019

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    (cet article a été publié pour la première fois le 18 mai 2017)